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Emmanuel Macron et la mémoire de la guerre d’Algérie

lundi 27 janvier 2020, par Michel Berthélémy

Pour le président de la République, la France doit revisiter la mémoire de la guerre d’Algérie pour, enfin, régler « le conflit mémoriel » qui « rend la chose très dure en France ».

Dans l’avion du retour d’Israël, il s’est entretenu avec quelques journalistes sur différents sujets, dont celui de la guerre d’Algérie. « Je suis très lucide sur les défis que j’ai devant moi d’un point de vue mémoriel, et qui sont politiques » a-t-il déclaré. « La guerre d’Algérie est sans doute le plus dramatique. Je le sais depuis ma campagne. Il est là, et je pense qu’il a à peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995 ».

Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron aborde ce sujet. Déjà, pendant la campagne présidentielle de 2017, il avait affirmé que la colonisation avait été « un crime contre l’humanité ». On se souvient aussi de sa déclaration dans laquelle il a reconnu que Maurice Audin, disparu en 1957, était bien « mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France ». Et de sa visite à Josette Audin à qui il avait demandé pardon au nom de la France.

Emmanuel Macron a exprimé le regret que seuls les historiens se soient intéressés jusqu’alors à la dimension mémorielle du conflit algérien. « On n’en a pas parlé, on a écrasé. Il n’y a pas eu un travail politique mémoriel ». Il reconnaît toutefois ne pas avoir « la réponse ».
Rappelant que « l’Holocauste est un crime absolu qui ne peut être comparé à aucun autre », il précise cependant que « les sujets mémoriels » dans leur ensemble « sont au cœur de la vie des nations. Qu’ils soient utilisés par certains, refoulés par d’autres ou assumés… ils disent quelque chose de ce que vous voulez faire de votre pays et de votre géopolitique »

Que le président de la République s’engage à un tel « travail politique mémoriel », on ne peut que l’en féliciter et l’encourager, par exemple en l’incitant à reconnaître notamment les crimes d’État commis le 17 octobre 1961 à Paris et en mai/juin 1945 en Algérie, à Sétif et dans le Constantinois. Entre autres…

https://www.ouest-france.fr/culture/histoire/droite-et-extreme-droite-fustigent-emmanuel-macron-pour-ses-propos-sur-la-guerre-d-algerie-6706679

https://www.nouvelobs.com/politique/20200125.OBS23942/droite-et-extreme-droite-s-insurgent-contre-les-propos-de-macron-sur-la-guerre-d-algerie.html

Messages

  • 1. On ne peut pas faire un travail politique mémoriel alors que des criminels ont été amnistiés et se sont, comme Bigeard, pavanés dans les palais du pouvoir. Ce devrait être le cas pour tous ceux qui aujourd’hui ont pris la responsabilité, dans une guerre néo-coloniale, de bombarder une ville comme Mossoul et d’assassiner un nombre considérable de civils, femmes et enfants compris. Pourquoi montrer du doigt les criminels qui sont morts et laisser aujourd’hui les mêmes guerres coloniales se dérouler sans rien dire et sans rien faire.
    2. Comment peut-on considérer que le colonialisme est un crime contre les humanités que nous avons rencontrées et en même temps mettre au pilori ceux qui, à juste titre, considèrent que le sionisme est une forme de colonialisme qui, depuis un siècle spolie, expulse et remplace la population palestinienne par une population juive qui n’a aucun droit sur ce pays. Puisque tout colonialisme est illégitime, le colonialisme sioniste est également illégitime.

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